Les troupes de la Luftwaffe en Italie

Hitler charge Otto Skorzeny et ses commandos de libérer Mussolini. Ce dernier enquête et finit par trouver le lieu secret où est enfermé le Duce. Une opération est montée en collaboration des commandos de Skorzeny (bataillon Friedenthal) et les Fallschirmjäger du I/FJR7 (bataillon d’instruction) commandés par le Major Mors. L’opération comprend énormément de risques vu la configuration du terrain. Un largage de parachutistes est impossible dans la montagne pour être efficace (raréfaction de l’air et courants aériens). Reste l’option de l’attaque par planeurs (opération extrêmement risqué et aléatoire à cause de l’altitude, l’inclinaison du terrain lui-même et des nombreux rochers), l’état-major technique des parachutistes prédit 80 % de pertes, mais finalement le plan est approuvé par Kurt Student lui-même

Kurt Student, général des troupes aéroportées de la Luftwaffe et père fondateur des parachutistes allemands.

Planeur DFS-230 avec armature en acier recouverte de toile ayant servi sur le Gran Sasso.

Une partie des forces sous le commandement du major Mors attaquera par le bas dans la vallée pour boucler toutes les routes et s’emparer de la station téléphérique en bas de la montagne. L’opération doit être synchronisé avec l’attaque par les airs, pour ne pas donner l’alerte à la garnison italienne (en bas comme en haut) et risquer l’exécution entre autre de Mussolini.

Le téléphérique, une fois l'opération menée avec succès en haut et la libération du Duce et le bouclage réussi en bas de la station devra amener rapidement des renforts à l'hôtel pour la sécurisation de l'opération sur le Gran Sasso.

Un parachutiste sur le Gran Sasso.

Les hommes des commandos (17) sont partagés avec les paras dans les planeurs et dans la vallée. Skorzeny emmène le général italien Soleti pour éviter au maximum une effusion de sang. (Ce dernier ne sera averti de la véritable opération qu’au dernier moment. Lorsqu’il fut mis au courant de l’opération quasi suicidaire avec son embarquement dans les planeurs, il crut d’abord à une plaisanterie avant de sombrer dans la déprime. Il fallut appeler un médecin pour le remettre d’aplomb.)
Il est prévu 12 planeurs. Les commandos avec Skorzeny se trouvent dans les planeurs 3 et 4. Le reste est composé de Fallschirmjäger du bataillon d’instruction.
Dès le départ 2 planeurs capotent sur des entonnoirs de bombes. En cours de vol, les planeurs 1 et 2 rebroussent chemin. Il reste finalement 7 planeurs composé de 9 hommes plus le pilote.

«…… Malgré le parachute de freinage, nous touchons terre par bonds dans un fracas épouvantable. Le planeur s’immobilise enfin, à peu près complètement démoli, à une quinzaine de mètres de l’hôtel. Tout se passe alors très vite. Je cours à toute vitesse, l’arme à la main, suivi de mes camarades….Une sentinelle me regarde ahurie. Sur ma droite, une porte : je m’y engouffre. Un opérateur est assis tranquillement devant un poste radio, en train d’émettre. D’un coup de pied, je tire sa chaise à moi, il tombe. D’un coup de crosse de mitraillette, je démolis l’appareil. Plus tard, j’apprendrai que le radio transmettait un message au général Cuéli. Mais la pièce est sans issue. Nous sortons et longeons en courant la façade arrière de l’hôtel pour trouver une porte d’entrée : il n’y en a pas. Au bout, le mur d’une terrasse. Le sergent Himmel me fait la courte échelle. Un rétablissement, je saute et me trouve cette fois devant l’hôtel. Je lève les yeux, toujours courant : à une fenêtre, je reconnais la silhouette caractéristique de Mussolini. Je crie de toutes mes forces :
- Duce, éloignez-vous de la fenêtre !
Nous voici devant l’entrée principale de l’hôtel où deux mitrailleuses sont en batterie ; nous les renversons et repoussons leurs servants. J’entends derrière moi : « Mani in alto ! » Je fonce au milieu des carabiniers qui se bousculent dans l’entrée, me frayant un chemin sans douceur. Nous sommes au corps à corps. L’escalier ! Encore deux coups d’épaule au milieu du tumulte et j’escalade les marches trois par trois. J’ai vu le Duce au premier étage. A droite, la seconde porte. Le Duce est là, entre deux officiers italiens et un personnage en civil. Je les pousse tous trois contre le mur et le lieutenant Schwerdt (commando) les entraîne vivement dehors. Les caporaux Holzer et Benz (commandos) apparaissent alors à la fenêtre : ils ont grimpé directement par la façade, grâce au câble du paratonnerre. C’est fini. Le Duce est sain et sauf, sous notre sauvegarde. Quatre minutes à peine. Pas un coup de feu…… »

La Guerre Inconnue
Otto Skorzeny

Au centre Otto Skorzeny à droite de Mussolini. A côté de Skorzeny avec la casquette le major Mors, entre Mors et Skorzeny, un des deux correspondants de guerre de la Luftwaffe von Kayser, à gauche de Mussolini, le lieutenant Schwerdt des commandos. Derrière Mussolini, le général italien Soleti.



Pour des raisons de camouflage, les commandos portent l'uniforme des parachutistes de la Luftwaffe et non celui des waffen ss.

Sur la photo à droite de Skorzeny, avec son monocle, l'Oberleutnant von Berlepsch, chef de compagnie du 1./FJR7. Mussolini est entouré à sa droite l'Oberleutnant Schulze, chef de compagnie du 3./FJR7 et sa gauche le lieutenant Schwerdt des commandos.
Noter que les prisonniers italiens n'ont pas l'air traumatisé...

Un des pilote de planeur DFS-230 sur le Gran Sasso.

Noter le soldat au premier plan avec un porte chargeur de fusées de signalisations ?

Le pilote personnel de Student, le Hauptmann Gerlach, va décoller du Gran Sasso avec un Fieseler Storch dans un décollage périlleux en emmenant vers Munich Mussolini et Skorzeny.
Il est à noter que au même moment de l'opération Eiche visant à libérer Mussolini au Gran Sasso, une partie des commandos est en train de libérer également la famille de Mussolini, sa femme Donna Rachele et leurs deux derniers enfants et les exfiltrer vers Munich.

La libération de Mussolini allait entraîner l'Italie dans la guerre civile.
La République Sociale Italienne allait naître en septembre 1943 avec sa capitale à Milan. Son administration pratiquement sous tutelle allemande exerçait son pouvoir uniquement dans les territoires encore contrôlés par la Wehrmacht.

Mussolini avec des chemises noires restées fidèles.

Soldats Italiens